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IL, le déraciné … roman de Homayoun Minoui

IL, le déRaciné

IL, le déRaciné

IL, le déRaciné, ou le récit d’une adolescence en France, entre la fin des années cinquante et le début des années soixante. Et, plus précisément, celle d’un jeune expatrié iranien qui, en suivant son père mandaté pour une mission diplomatique, bascule dans un univers absolument différent qu’il va peu à peu s’approprier… au point de ne plus vouloir le quitter.

C’est encore et surtout à un portrait psychologique que se prête ce roman autobiographique qui se construit sur l’enlacement de deux voix : celles du père et du fi ls qui, tous deux, laissent entendre, chez le jeune héros, une aspiration totale à l’indépendance, à la recherche de toutes les expériences…
De découvertes en aventures, de la France à l’Angleterre, d’amitiés en amours, ce roman égrène ainsi avec douceur et amusement, interrogations et tendresse, gravité et légèreté, les moments forts et décisifs d’années de formation qui aboutiront au choix, pas tout à fait ordinaire, de l’exil.

Homayoun Minoui nous dévoile son premier roman, que j’ai eu l’immense privilège de le lire « en avant-première », avant sa publication fin mai.
IL, le déraciné est un roman autobiographique, puisant dans les souvenirs et les observations de son auteur, allant de son enfance en Iran jusqu’à sa sortie du lycée à Paris dans les années 60.
En effet, Homayoun Minoui nous fait voyager de son pays natal vers la France, avec des séjours plus ou moins longs en Grande Bretagne, en Belgique, en Espagne et au Liban.
Nous sommes donc vite dépaysés, transportés du Téhéran des années 40 jusqu’au Bournemouth des années 60, via Paris, ses rues, ses clubs de jazz et ses hippodromes.

 On découvre d’abord IL, l’enfant, qui a déjà un fort esprit d’observation et d’écoute, qui ressent vivement les choses. Les paysages, les couleurs et les parfums de l’Iran sont joliment dépeints et les personnages (nombreux) sont hauts en couleur.

Les mots d’IL sont entrelacés avec ceux de son père, nous donnant un double regard sur cette enfance, les personnages et les lieux fréquentés. Ce choix de « double narrateur » est peut-être un peu déroutant au départ. Pourtant, nous nous y habituons vite et finalement j’ai beaucoup apprécié la confrontation entre ces deux regards.

IL devient “le déraciné” au moment de son départ en France, pays où il sentirait tout de même vite chez lui, ce qui est également le cas plus tard quand il va en Angleterre ou en Liban. C’est le paradoxe vécu par nombreux « émigrés » ou « expatriés » – de ne pas être tout à fait d’ici, mais de ne plus vraiment être de là-bas.

IL l’enfant devient adolescent, partageant son temps entre ses études à son lycée parisien et ses vacances dans une ville balnéaire anglaise. Il découvre l’amitié, les premiers amours, la fête … comme tout adolescent ! IL aime s’amuser, s’enthousiasme vite, mais reste (la plupart du temps) un élève sérieux, appliqué … pour reprendre une expression anglaise « he works hard and he plays hard ».

C’est donc une histoire de « coming of age », un roman d’apprentissage. IL avance, toujours d’un pas décidé mais sans forcément savoir où il va ! Il semble toujours en quête, avec un grand soif pour de nouvelles expériences, en grand passionné allant toujours de l’avant.

C’est une histoire qui nous touche, grâce à une grande tendresse dans l’écriture, dans la voix et le regard d’IL. Même s’IL évolue dans un monde incertain, il y a un esprit de légèreté dans le roman – non pas d’insouciance, mais d’envie, de désir, de soif pour la vie. Il y a aussi de moments d’humour, de peur, d’étonnement … une sorte de « pot-pourri » de toutes les émotions que nous ressentons au passage de l’adolescence.

A la fin du livre, IL est devenu adulte. Nous le suivons lors de son retour en Iran, où nous ressentons toute la puissance de ce sentiment de déracinement. Pourtant il reste profondément attaché aux liens familiaux et à ses terres d’origine.

L’histoire se termine avec un fort message d’espoir, inspiré par son ami Youba qui «souhaitait sans doute me faire comprendre qu’il convenait de savourer chaque instant de notre vie, comme il semblait le faire lui-même, qu’à chaque jour, même noir, pouvait succéder un lendemain heureux, que nous devions donner libre cours à nos désirs, nos espoirs, nos plaisirs et nos passions, saisir les opportunités qui se présentent à nous. »

Voilà ce qu’il faut retenir de cette belle histoire … même si, tout comme Youba à la fin du livre, j’aurais encore plein de questions, très curieuse de connaître la suite des aventures d’IL !

 

Brève présentation de l’auteur

 Né à Téhéran en 1945, Homayoun Minoui accompagne ses parents à Paris en 1956. À l’issue de la mission diplomatique de son père, il devient interne au lycée Michelet de Vanves.

Après des études d’architecture à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts, et un doctorat d’urbanisme en poche, il participe à la construction de l’hippodrome d’Évry aux côtés de Jacques Regnaud.

En 1973, il fonde la société Arfact qui comptera bientôt parmi les premiers groupes français de communication et de publicité.

Amoureux du Perche, il y restaure une belle bâtisse du XVIe  siècle, pour y créer, en 2008, un centre artistique et culturel, l’un des plus importants de la région : l’Hôtel des Arts

 Il écrit et publie Le Perche des Arts, livre consacré aux artistes contemporains du Perche.

INFOS PRATIQUES

Publication le 31 mai 2014
Lancement à l’Hôtel des Arts (61110 Rémalard) le 31 mai 2014
Informations sur www.lhotel-des-arts.fr
Demande d’informations par Email : hoteldesarts61@orange.fr
Editeur : Société des écrivains, www.societedesecrivains.com
N° ISBN : 9782342023268

 

 

 

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